lundi 16 mars 2009
Music&toile
Le projet de loi
Christine ALBANEL, ministre de la culture et de la communication
>le projet de loi concernant les téléchargements illégaux
Le 11 mars 2009 à l’assemblée nationale: propositions, explications et confrontations
En France, une personne sur trois télécharge de la musique sur des sites de téléchargement illégaux. Contrairement aux idées reçues, les pirates qui téléchargent le plus ne sont pas les seules cibles des cyber-enquêteurs. De plus en plus de « petits » pirates sont, en effet, dénoncés aux autorités.
Selon une enquête nationale, 90 % des pirates seraient prêts à changer de comportement...
Un projet de loi crédible ?
Ce 11 mars 2009, à l’assemblée nationale, la ministre de la culture Christine Albanel a proposé son discours concernant le projet de loi Création et internet, au ,différents ministres et députés.
Ce projet se divise en trois actions. Dans un premier temps, les autorités envoient un avertissement par e-mail au pirate, en guise de prévention. Si l’internaute continu de télécharger, c’est alors un courrier recommandé qu’il reçoit. Enfin, si les cyber-détectives ne voient aucun changement de comportement, ils effectuent alors une coupure de connexion internet pouvant aller jusqu’à 1 an.
D’après la ministre de la culture, cette ultime sanction a été décidée afin de limiter les injustices financières. En effet une amande est, pour certaine famille, plus facile à régler que pour d’autres. Christine Albanel ajoute par ailleurs dans une interview du journal télévisé de TF1 du 11 mars 2009, « qu’il s’agit de poser un cadre légal, qui a déjà fait ses preuves dans de nombreux pays ». Dans son discours proposé à l’assemblée nationale, on apprend également que « Des études réalisées en Grande-Bretagne et en France au printemps 2008 montrent que 70% des internautes cesseraient de pirater dès le premier avertissement et 90% dès le second. » La loi aurait donc une crédibilité importante.
Des remises en questions venant des députés.
Ce sont les députés qui ne semblent pas prêts à accepter le projet puisqu’ils comparent eux même, les personnes chargées de mettre en place les sanctions d’«antenne de la Gestapo», qui ne laissent aucune préemption d’innocence à l’internaute, et que Christian Paul (député du PS), a même affirmé que la ministre ne remplissait pas complètement son poste, en s’exclamant «vous ne vous comportez pas en ministre de la Culture qui doit être aussi celui des libertés !».
Le projet de loi fait donc débat puisque la majorité des députés pensent qu’il impliquerait une privation des libertés fondamentales, telle que la liberté d’information.
Vers un dénouement compliqué?
Cela fait déjà plus d’un an que Christine Albanel cherche à promouvoir son projet et malgré le travail effectué, même si la population française parait prête à accueillir la nouvelle loi, les députés chargés de la voter semblent, eux, bien moins enthousiastes. Ce qui laisse à penser qu’une modification du projet serait ré-envisageable car, le téléchargement illégal est toujours une source de danger pour les plus jeunes, qui ne tombent pas toujours sur les musiques espérées.
Hernandez Louise
SOURCES:
discours de Christine ALBANEL du 11 mars http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/index.htm
Incident entre l'opposition et Crhistine ALBANEL
http://www.tv5.org/TV5Site/cinema/afp_article.php?idArticle=090312224519.wad41o2c.xml
dimanche 15 mars 2009
Les artistes connus par internet
De Lorie à Artic Monkeys , en passant par Kamini , tous ont su percer dans la musique en perçant d’abord , vos écrans d’ordinateurs!
Malgré leurs styles différents voir totalement opposés , ces stars montantes ou artistes confirmés on un point commun .Ils ont réussi à se faire connaître du public grâce à l’un des médias les plus convoité et prometteur de notre génération : internet .

L’un des exemples les plus connus fut Lorie, première star française connue par internet . Rêvant de grande scène et de célébrité , elle se lance dés l’âge de 15 ans à la poursuite de son rêve. Une opportunité s’offre à elle , sa rencontre avec Johnny Williams .Grand producteur ayant à son actif de nombreux succès , il assigne à Lorie le désormais célèbre titre connu de toutes les petites filles « prés de moi ». Envoyé à de nombreuses maisons de disque , les retombées ne semblent pas très encourageantes. Devant si peu d’enthousiasme, Johnny décide de mettre la chanson en ligne sur le site ‘’People sound.fr’’ qui diffuse des jeunes artistes n’ayant pas encore été signés .C’est un succès phénoménal ;15000 personnes téléchargent le titre en deux mois. Suivra immédiatement un contrat avec la maison de disque Epic, un clip, et la vente du single à 600 000 exemplaires l’année suivante. Lorie est lancée.
Même topo pour Artic Monkeys qui ont réussi à faire parler d’eux en distribuant gratuitement des morceaux de leur premier album sur le web.ils ont ensuite pu signer avec le label Domino.
Autre phénomène incontournable de la toile devenu tube de l’été : Kamini.
Son dessein est similaire à celui de Lorie, se faire connaître grâce à internet ; mais les moyens déployés ne sont pour autant pas les mêmes. Un clip tourné avec les habitants de sa fameuse commune « Marly Gaumont » et les moyens du bord voila la recette de son succès tout aussi fulgurant.
En seulement trois semaines ce titre a créé un buzz monumental avec prés de 4 millions de connexions. Kamini signera avec Sony BMG et sortira son premier album « psychotar world » en mai 2007.
La route qui mène au vedettariat s’avère donc longue et périlleuse pour la majorité des artistes émergeants.
La notoriété du net a laissé émerger de nombreux sites musicaux permettant aux jeunes artistes de se faire connaître , l’un des plus connus d’entres eux est sans aucun doute Myspace.
C’est grâce à ce même support que des artistes tels que Lilly Allen , Koxie ou plus encore récemment connues Kate Nash et Yelle , ont pu se faire connaître.
Mettant en ligne leurs compositions et morceaux permettant aux fans de les écouter .Les internautes , plébiscitant certains de leurs morceaux ont permis à ces stars du web de sortir du lot.
Ces artistes de la nouvelle génération de médias ont su en quelques temps créer de véritables « Buzz » autour de leurs chansons .Le buzz , anglicisme de « bourdonnement » signifie dans le jargon des médias , une technique de marketing visant à faire du bruit autour d’un nouveau produit ou d’une offre. Grâce la diffusion sur le net et le bouche à oreille , chacun à su se faire une place dans le paysage musical .
Pour autant , les buzz internet ne permettent pas tout le temps de générer la célébrité convoitée et la reconnaissance du talent. Ils peuvent constituer aussi un élément de raillerie avec l’apparition de « célébrités » tels que Cindy Sander , Mickael Vendetta ou plus récemment Amandine la rappeuse du 38 .
Heureusement pour nous , ces artistes que l’on peut qualifier de « ratés » n’accaparent pas toute la place du net .on retrouve toujours des étoiles montantes grâce aux mêmes procédés utilisés par leurs prédécesseurs. Des artistes comme récemment Grégoire avec une méthode simple : label+internautes+distributeur+lui
Ou encore Little et son myspace qui désormais se produit en première partie du groupe aux influences pop/folk irlandais « Cocoon » .
Ce phénomène de buzz et de music sur internet permet donc aux webmasters de choisir leurs stars de demain. Il suffit donc de peu de moyens pour se faire connaître sur la toile avec une part de chance évidement , et surtout une confiance totale aux internautes.
Malgré le rôle primordial joué par les internautes dans l’avenir des jeunes artistes et toute leur aide apportée dans cette grande aventure ;ils ne pourront être d’aucune utilité sans l’atout majeur de chaque artiste : le talent.
Marion DAVID
Sources :
infos du net
chartsinfrance
téléchargement illégal
4,6 millions de CD vendus en Janvier 2009 contre 5,6 millions en Janvier 2008 en France, c’est ce qu’a indiqué un sondage TNS Sofres dernièrement. Les chiffres ne trompent pas. Le téléchargement illégal de musique sur Internet met bel et bien en péril la vente de disque.Télécharger est devenu une habitude pour beaucoup de français, pourtant la législation risque d’être plus sévère notamment avec la loi « Création et Internet » qui devrait en faire réfléchir plus d’un.
Mais qui sont ces pirates et comment s’y prennent-ils ?
Il y aurait en France plus de 9 millions d’internautes, soit 1 français sur 3, qui téléchargent illégalement sur Internet et majoritairement de la musique. Et si ce téléchargement concerne toutes les catégories d’âges, ce sont les jeunes qui le pratiquent le plus fréquemment, indique l’Idate.
D’après une enquête réalisée par BVA, 40% des jeunes âgés de 15 à 25 ans ont déjà téléchargé de la musique ou des films sur Internet sans s’acquitter des droits d’auteur. Plus précisément le sexe et l’origine sociale joue beaucoup sur la pratique du téléchargement illégal. Elle est beaucoup plus fréquente chez les jeunes hommes ( 47% reconnaissent télécharger illégalement, au lieu de 33% des jeunes femmes) et au sein des catégories sociales aisées.
Avec l’ADSL et les logiciels peer-to-peer tel que Emule, Limewire ou Kazaa, rien n’est plus facile que de télécharger la chanson que l’on vient d’entendre à la radio ou celle qui a bercé notre jeunesse. Alors forcément, difficile de ne pas se laisser tenter !
Enfin, les plateformes ont tout intérêt à noter les freins psychologiques au téléchargement payant révélés par l’enquête, à savoir le prix des contenus, la faiblesse de ses catalogues, et l’impossibilité d’écouter avant de télécharger.
Quel impact pour les artistes ?
Depuis 2002, les résultats de l’industrie du disque chutent. Ce qui était considéré comme un passage à vide les deux premières années s’est confirmé en une véritable crise. Le téléchargement illégal est-il le responsable d’un telle crise ? Il est souvent considéré comme tel car les albums téléchargés grâce aux logiciels peer-to-peer ne sont généralement pas achetés en CD ce qui nous amène à penser que le téléchargement remplace le disque.
Pourtant, il est utile de rappeler que la contrefaçon physique existait bien avant l’apparition d’Internet et que l’échange illégal de musique entre internautes favorise la visibilité des artistes. Le téléchargement a donc une part de responsabilité dans la baisse des ventes de disques, mais on peut trouver d’autres explications a cette crise comme l’apparition des lecteurs mp3 liée au besoin de mobilité grandissant des individus. Le téléchargement peut avoir plusieurs impacts sur les artistes, parfois il les empêche de vendre, ce qui ne les empêche pas d’être reconnu par le public et d’autres fois il peut au contraire leur permettre d’être découvert par les internautes et d’accroître leur popularité.
Ce piratage est-il sanctionné par la loi?
En 2005, une première loi avait été votée : la loi DADVSI
la loi DADVSI fixe des peines pour ceux qui porteraient atteinte ou contourneraient les mesures techniques de protection ou d'information des œuvres (DRM). Un décret en date du 23 décembre 2006 est venu définir de nouvelles contraventions applicables à ce type d'infraction. En ce qui concerne les sanctions civiles (dommages et intérêts), les tribunaux prononcent des peines mesurées. Dans le domaine musical par exemple, le montant de la condamnation est de 1 à 2 euros par titre téléchargé. Bref, les risques encourus sont pour l’instant limité.
Mais il faut rester prudent car risque de changement en prévision ! En ce mois de mars, la loi « Création et internet » dîtes « Hadopi » est soumise à l’Assemblée Nationale, après son adoption au Sénat en octobre dernier. Cette loi prévoit de mettre en place une haute autorité chargée de sanctionner les vils internautes.
Le système est simple : Si un internaute est pris en train de télécharger illégalement, il recevra dans un premier temps un e-mail d'avertissement. En cas de récidive, il sera prévenu des risques qu'il encourt par lettre recommandée. Puis, s'il persiste dans son comportement, il sera sanctionné sous la forme d'une suspension de son abonnement à Internet pour une durée de 3 mois à un an, assortie de l'impossibilité de souscrire un autre abonnement auprès d'un autre opérateur.La gradation du dispositif vise à décourager les pirates. L'effet dissuasif de l'avertissement a d'ailleurs déjà pu être observé dans plusieurs autres pays.
Reste à voir si cette nouvelle législation réduira le nombre de téléchargement illégal car beaucoup d’internautes se disent près à continuer coûte-que-coûte.
Amandine DEBERDT
sources:
-Le site de presence-pc ,Yannick GUERRINI, "les français et le téléchargement illégal, In "Precence-pc.com",, 10 mars 2009
-Site de l'Express, "le téléchargement illégal menace notre exception culturelle" In "Lexpress.fr", 9 mars 2009
-Site du Journal du Net, Arnaud DIMEGLIO, "Téléchargement illégal, quels sont les risques encourus?" In "Journaldunet.com", 1 mars 2007
-Site du Point,Laurence NEUER, "Téléchargement illégal: que dit la nouvelle loi "Hadopi"?", In "LePoint.fr", 10 novembre 2008
Libération- 10 mars 2009
La Tribune- 10 mars 2009
samedi 14 mars 2009
Les nouveaux moyens de vendre de la musique
L’imagination comme remède contre la crise.
La crise de l’industrie du disque, qui dure depuis plusieurs années maintenant, contraint les maisons de disque à être de plus en plus inventives quant à leurs stratégies de vente. Celles-ci se diversifient : Internet, téléphonie mobile, concerts.
Les producteurs de musique ont ensuite décliné leur stratégie à la téléphonie mobile. Aujourd’hui le téléphone portable propose sans cesse plus de services comme appareil photo, lecteur mp3, GPS. Cette stratégie représente 58% du marché contre 42% pour les téléchargements sur Internet, le nombre de titres légalement téléchargés sur Internet et via la téléphonie mobile a plus que doublé depuis deux ans. Le téléchargement via le téléphone portable gagne donc des parts de marché pour les ventes au format numérique. Plusieurs services sont proposés : le téléchargement de contenus (sonnerie, fond d’écran, sonnerie d’attente), le téléchargement de titres audios ou de clips vidéos, et les radios mobiles c'est-à-dire l’écoute interactive de contenus. Grâce à cette stratégie les opérateurs espèrent favoriser l’achat d’impulsion.
Les concerts sont aussi un moyen de pallier à la crise de disque, mais les tournées engendrent plus de frais de préparation que de bénéfices. Les concerts sont là essentiellement pour promouvoir l’artiste et encourager à acheter le disque après. Récemment l’artiste Raphaël a même vendu à la fin de son concert le disque avec l’enregistrement live du concert. Dans le même esprit les artistes multiplient les objets dérivés pour compenser les pertes des ventes de disques. Ce n’est pas la crise de l’industrie du disque qui pourra arrêter les artistes d’exercer leur passion.
Sources :
- Site Pro-music France, Les Dossiers du SNEP 2008
- Site Comment ça marche, "La musique numérique en pleine expansion", 10 avril 2008
- Site IRMA, ASTOR Philippe, "Musique sur mobile, analyse d'un marché promis à un bel essor", 2 février 2009
Téléchargement légal

L’avenir de la musique ?
La loi « Création et Internet » -actuellement discutée à l’Assemblée Nationale- relance le débat quant au téléchargement, légal comme illégal. En effet, ce projet de loi vise en priorité à faire disparaitre le téléchargement illégal, mais aussi, plus implicitement, à développer l’offre légale.
L’idée que le téléchargement payant ne pourrait se développer sans une diminution –voire une disparition- du piratage était clairement dans l’esprit de Christine Albanel, ministre de la Culture et de la Communication, lorsqu’elle a lancé le projet de loi « Création et Internet ». Elle utilise donc dans ce texte à la fois la carotte et le bâton, l’un contre le piratage et l’autre pour le (re)lancement des téléchargements payants. Le projet de loi devrait notamment valider la suppression des DRM (digital right management) pour la totalité des labels. L’abandon de ces verrous multimédias était annoncé en janvier par la plate-forme de téléchargement légale i Tunes Méga Store d’Apple. Les maisons de disque comme Universal, Warner Music ou encore Sony BMG ont par la suite confirmé cette mesure, pour le site d’Apple et d’autres plates-formes musicales.
Parallèlement à cette nouvelle ouverture, les offres payantes se diversifient. Outre le « téléchargement à l’acte » qui permet d’obtenir un titre pour 0,99 euros, on voit apparaitre des mini forfaits ou des abonnements de téléchargement illimité. Des sites comme Music Me par exemple proposent aux internautes de piocher dans un genre musical pour 2,50 euros par mois; dans le catalogue d’un label pour 4,99 euros ou encore dans la quasi-totalité des titres pour 9,99 euros !
Les efforts sont donc indéniables du côté des producteurs, des plates-formes et du gouvernement. Cependant, un engagement de la part des internautes sera nécessaire pour rattraper le retard accumulé par la France dans ce domaine. Bien derrière les Etats Unis qui affichaient, en 2008, un record de 39% de revenus grâce au marché numérique, la France et ses 12,5% a encore beaucoup de travail... Selon une enquête de l'IFPI (Fédération internationale de l'industrie du disque) relayée par le site promusicfrance, la part du téléchargement légal sur l’ensemble du téléchargement serait de 5% en France. Un chiffre alarmant, qui explique sans aucun doute la position Française, derrière les autres pays industrialisés. Pour autant, une faible lueur d’espoir est apparue à l’annonce des chiffres de 2008, lesquels annoncent une hausse de 27% du téléchargement légal et payant par rapport à 2007.
Si l’effort commun pour l’avancée du téléchargement légal persiste, le recul du piratage deviendra évident, et il y a de fortes chances pour que la musique numérique s’impose. Le développement de l’écoute en streaming, des offres payantes, de la musique sur mobile et la baisse de ventes de CD semblent tous aller dans ce sens.
Louise ROUSSEL
Sources :
- Site Ecrans, ALIX Christophe, "Les offres légales pointent leur nez", In "Ecrans.fr", 10 mars 2009
- Site de l'Expansion, MEIGNAN Géraldine,"Les nouvelles voies de l'industrie musicale", In "L'Expansion.fr", 1er février 2009
- Site de l'Express, CHAUDOIT Cyrille, "La suppression des DRM sur iTunes suffira-t-elle à sauver l'industrie musicale", In "l'Express.fr", 8 janvier 2009
-Site de promusicfrance, "95 fois sur 100", In "promusicfrance.com", 16 janvier 2009
vendredi 13 mars 2009
Crise de l'industrie du disque

Le disque est rayé
Le disque compact est dépassé. A l’ère du numérique, le CD, armé de ses 10 à 20 titres, a de quoi faire sourire l’infini d’Internet et ses possibilités. D’abord défendu bec et ongles par les labels face au fléau du téléchargement illégal, son avenir semble désormais compromis.
Banal, onéreux et de plus en plus concurrencé. Les horizons du disque compact sont aujourd’hui assombris par la multiplication des supports musicaux. Depuis 1999, les ventes n’ont cessé de chuter : en France, elles ont encore baissé de 15% en 2008. A l’aube de 2009 un constat s’impose : le CD ne séduit plus. Des prix excessifs pour une qualité relativement médiocre, sans oublier la concurrence croissante d’Internet pourraient bien sonner le glas d’un support dont les beaux jours sont à présent derrière lui.
Les labels, et notamment les quatre majors – Universal Music, EMI, Warner Music et Sony-BMG -, auront pourtant longtemps défendu les intérêts de celui qui grossissait grandement leur chiffre d’affaire il y a quelques années encore. Tous les doigts restent pointés sur le téléchargement illégal, perçu comme responsable absolu de la crise de l’industrie musicale. Entre procès et repli sur leurs déficiences structurelles, les maisons de disque n’ont pas su réagir rapidement face au raz-de-marée Internet. La toile a libéralisé l’accès à tous les contenus, en particulier culturels, dans une jungle ou l’on peine à distinguer le légal de l’illégal. A tel point que toute tentative de répression des fraudes a échoué.
Aujourd’hui, les producteurs se résignent à travailler main dans la main avec le web. La vente en ligne ne cesse de croître de même que celle des disques s’effondre. La première ne compense pas la seconde, mais l’exploration des nouvelles possibilités pourrait lentement porter ses fruits. Les contrats fleurissent entre sites Internet et labels, majeurs comme indépendants. Certaines maisons s’obstinent toujours à contrôler toutes les activités des artistes qu’elles produisent, mais s’ouvrent à la toile en proposant par exemple leur catalogue sur des sites d’écoute gratuite et de téléchargement légal. La transition vers l’ère du numérique s’opère lentement.
Dans cette perspective, l’industrie musicale britannique a connu un petit miracle en 2008. Une baisse des ventes de 3,2% seulement, due à l’explosion de l’achat de musique en ligne. Dans le contexte mondial actuel, ces chiffres font figure d’exception. Désormais, au Royaume-Uni, un album sur treize est vendu sur Internet, et le commerce du single a pris un essor considérable. Au total, 115 millions de titres ont été téléchargés légalement l’an dernier. Ceci cependant, au détriment du support CD. Ces résultats, inédits et encourageants pour l’industrie du disque britannique, pourraient servir d’exemple, particulièrement en ces temps de crise.
Si l’heure a donc sonné pour le disque compact, l’industrie musicale ne manque pas de ressources. Les labels tendent à s’adapter à l’aspect immatériel de la musique en ligne, et la toile tisse lentement son lien avec la culture. La législation devrait apporter prochainement sa pierre à l’édifice avec le projet de loi « Création et Internet », qui vise notamment à remettre de l’ordre dans les méthodes de téléchargement. Une perspective qui devrait mettre un peu plus en sourdine les craintes des producteurs quant à la fraude et booster les innovations. L’ère du numérique s’installe pour de bon. Il est temps de changer de disque.
Clémence HOURIEZ
Sources:
- Site de Libération, Jérôme Roger et Francis Dreyfus, "L'urgence de réguler Internet", in liberation.fr, 9 mars 2009.
- Site de Libération, tchat avec Christine Alix (journaliste de Libération), "L'avenir de la musique à l'ère numérique apparaît un peu plus clair", in liberation.fr, 23 janvier 2009.
- Site de Libération, Jean-Hébert Armengaud, "Le disque britannique retrace le sillon", in liberation.fr, 17 janvier 2009.
- Site Evene, Mathieu Menossi, "Crise ou révolution ? L'industrie musicale", in evene.fr, octobre 2008.
- Site Rue89, Clotilde Monteiro, "En crise, l'industrie du disque opte pour la méthode Coué", in rue89.fr, 1er février 2008.